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mardi 13 août 2013

la France méconnue : Le Clos-Verrou des Princes à Bremillain-Quondy (dans le Haut-Bourgin)

Clos-Verrou des Princes
à Brémillain-Quondy


D'après une gravure du temps



Cette demeure construite au début du XVIIe siècle a été ainsi nommée car elle fut destinée,  à  partir de 1640, à l'accueil de jeunes princes de la cour, qui s'étaient distingués par quelque impolitesse, incartade ou délit mineur susceptible de menacer l'honneur de leurs Grandes familles.. c'était comme une maison de redressement chic... on dirait aujourd'hui un centre éducatif fermé pour enfants de VIP...
Les enfants "enfermés à temps à raison de turbulence" -selon la formule de l'ordre d'internement spécifique- avaient entre 8 et 13 ans.
Le régime des lieux était plutôt sévère eu égard à la noble origine des "pensionnaires" : chambres monacales, travaux paysagers ou manuels, interdiction de toute visite, sans oublier les châtiments corporels (toutefois réglementés et consignés) et les confessions quotidiennes. Chaque pensionnaire avait toutefois droit à 2 laquais, et souvent à son précepteur particulier.
Le séjour pouvait durer d'un mois à cinq ans. 20 pensionnaires pouvaient être accueillis; les familles devaient prendre en charge les frais. La décision de réclusion étant en général imposée aux familles, le moindre retard dans le paiement de ce loyer pouvait entraîner pour la famille concernée "radiation de la liste des pensionnés par le Roi", et ce dés le second rappel.

Le Clos-Verrou , sous responsabilité directe de l'intendant de la province mais donné en propriété et tenu par les religieux prieurs de l'ordre de Saint-Serquinien,  fut fermé en 1718, suite au décès accidentel d'un jeune duc de 12 ans, par l'éboulement partiel du second étage d'une tour. il s'agit de la tour basse à gauche  sur le croquis : à l'origine elle était aussi haute que celle de droite, elle ne fut jamais reconstruite ; elle fut nommée "Tour du Petit-Duc" ("afin que nul n'ignore qu'ici jeune, vaillant et prometteur fils de haute lignée périt", selon l'inscription gravée au fronton).
En compensation de ce drame, après négociation et arbitrage du Régent, en vue d'éviter un procès avec l'ordre religieux tenancier du site, la famille de la victime  (les "De Prionny d'Urfiem") obtint la propriété des lieux en 1720.
Soucieux de faire oublier l'ancienne destination des lieux, les nouveaux propriétaires firent progressivement de ce domaine un lieu de fêtes pour la noblesse des alentours, une galerie d'expositions artistiques, et les académies locales y tinrent régulièrement leurs réunions. C'était en somme une "valorisation" du patrimoine architectural avant l'heure...
Sous la révolution, le Clos-Verrou retrouva sa vocation carcérale, ce furent essentiellement des familles nobles qui y furent assignées à résidence. la famille propriétaire fut d'ailleurs recluse de 1792 à 1795 dans la tour de gauche dite "du Petit-Duc".



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